Le 2 octobre 1369, dans sa résidence de l'hôtel Saint-Pol, dans le quartier parisien du Marais, le roi Charles V le Sage octroie à Bertrand Du Guesclin le titre de connétable en reconnaissance des services rendus.
Le titre de connétable correspond au Moyen Âge aux fonctions modernes de chef d'état-major. Le mot vient du latin comes stabuli, qui désigne le comte de l'étable (aussi appelé grand écuyer).
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
► Laid, petit, court de jambes, trop large d’épaules, noir de poil « comme un sanglier », tel est le portrait laissé à la postérité, par ses contemporains, de Bertrand Du Guesclin, ainé d’une famille de petite noblesse bretonne, né près de Dinan vers 1300. Détesté par ses parents qui lui préfèrent ses frères cadets, il parviendra dès l’âge de six ans à s’imposer dans sa famille.
Elevé parmi les petits paysans du coin il s’y révèle habile, bagarreur, teigneux et se sent déjà un instinct de guerrier. Probablement chassé par ses parents il trouve refuge chez un oncle à Rennes. Sous le déguisement d’un cousin il participe à un tournois place des Lices d’où il sort vainqueur après avoir défait une quinzaine de chevaliers.
Il s’illustre au début de la guerre de cent ans en s’emparant par ruse du château du Grand Fougeray, puis en participant à la défense de Rennes assiégée par le duc de Lancastre. En 1354 il est fait chevalier et prend pour devise « le courage donne ce que la beauté refuse ». Nommé capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel il bataille plusieurs années dans la forêt de Paimpont où les Anglais qui en ont peur le surnomment « le dogue noir de Brocéliande ». En 1364 il devient capitaine général pour la région entre Seine et Loire et chambellan de France. Ayant remporté contre l’armée du roi de Navarre la bataille de Cocherel, il devient comte de Longueville.
Revenu en Bretagne pour secourir Charles de Blois son parti est battu à la bataille d’Auray et il est fait prisonnier des Anglais et sera délivré contre rançon payée par le roi. Pour délivrer la France des grandes compagnies qui ravagent le royaume il les entraîne dans la guerre civile qui fait rage en Castille. Il s’y couvre de gloire mais finit par être battu et fait prisonnier. Il sera libéré une nouvelle fois par paiement de rançon du roi de France. Revenu en France il est fait connétable et va entreprendre de bouter l’Anglais hors de France. Sa tactique consiste en des attaques par petits groupes de châteaux ou de places fortes annonçant ce qui deviendra la guérilla.
Il meurt au cours du siège de Châteauneuf de Randon dans le Gévaudan en 1380. Il avait souhaité être enterré en Bretagne mais ses restes sont ramenés après un rocambolesque voyage à la basilique royale de Saint-Denis où il repose parmi les rois de France.